#THIBAULT
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J'arrive ce vendredi aux alentours de 11h30 après avoir fait un malaise assez classique survenu lors d'une sortie scolaire. Je n'avais pas mangé depuis plusieurs jours. Je n'avais pas réellement perdu connaissance et mon état semblait être revenu à la normale dès mon arrivée dans le service. On m'a alors contrôlé mon rythme cardiaque ainsi que mon taux de glycémie. C'est alors que l'on me demande une première fois de faire une prise de sang à laquelle j'ai refusé de me soumettre en m'expliquant avec la plus grande courtoisie. Le pompier déclare alors : « Vous avez le droit. On est en démocratie. » J'exprime aussi mon intention de quitter le service rapidement pour pouvoir me rendre à mon partiel de 14h à Villeneuve d'Ascq. C'est alors qu'une professionnelle de santé me fait comprendre que je ne sortirai pas du site avant d'avoir réalisé la prise de sang en raison d'une anomalie sur les résultats observés. Cette même professionnelle s'était servi-e d'une phrase dite sur le coup de la détresse : « Je n'ai plus envie de vivre », pour me faire passer pour un-e suicidaire. Ce genre de phrases est à mettre dans son contexte et ne peut pas être interprété de n'importe quelle manière. Après être passé-e devant trois psychologues pour m'expliquer sur mon refus de me soumettre à la prise de sang, on me conduit dans un box, où l'on me propose un verre de Valium, que j'accepte. Je continue d'exprimer ma volonté de quitter le service à temps pour mon partiel de 14h. Un groupe d'infirmier-e m'a dit m'installer pour un soi-disant « examen du cœur » et que je ne sortirais pas tant que je ne m'y serais pas soumis-e. Je finis par me positionner sur le brancard, avant de constater peu à peu qu'iels allaient en fait me faire une prise de sang contre ma volonté en me bloquant mes quatre membres avec un système de ceintures. Je n'avais pourtant montré aucune agressivité. Je m'étais même résolu-e à me laisser piquer. J'avais donc « accepté » la prise de sang. Je mets des guillemets, car je m'y suis en réalité résolu-e uniquement sous la pression du groupe d'infirmier-es dans mon box. Mais il était trop tard. J'ai appris plus tard qu'iels m'avaient administré des puissants calmants. Seuls mes deux bras ont pu être délivrés aux moments où j'avais envie d'uriner. Un infirmier m'avait alors confié un urinal en plastique. Il fixait mes parties génitales du regard au moment où je laissais mon urine couler dans le récipient, ce qui m'a mis horriblement mal à l'aise. Iels m'avaient ensuite placé un cathéter au bras, qui me faisait extrêmement mal, à tel point que je hurlais de douleur. Lorsqu'une infirmière a ouvert la porte de mon box, celle-ci n'a même pas pris la peine d'en franchir la porte et a préféré me réprimander pour mes cris sans même se préoccuper de mes douleurs. J'ai dû dormir avec les membres ligotés par le système de contention. Le lendemain, aux alentours de cinq heures du matin, j'avais exprimé ma volonté de pouvoir sortir pour huit heures afin de pouvoir me rendre à Bruxelles pour une action militante. J'avais dû crier inlassablement : « S'il vous plaît ! » pour que les infirmier-es s'arrêtent à mon box. Une infirmière a affirmé qu'elle allait faire remonter l'information. Non seulement, cela n'a pas été approuvé, mais en plus, je n'ai même pas pu avoir accès à mon téléphone pour annuler mon billet de voyage, ce qui m'a fait perdre une somme non négligeable. Au petit matin, on m'a de nouveau libéré les bras pour que je puisse uriner dans un récipient en plastique. Il a dû s'écouler environ cinq heures avant qu'un infirmier se décide enfin à le vider. Pardonnez-moi les détails, mais iels avaient tellement négligé mon hydratation que mes 75cl d'urine étaient orange, presque marrons. Durant cet intervalle de temps, j'ai dû supporter l'odeur nauséabonde de ma propre urine. Ce n'est qu'aux alentours de 14-15h que j'ai enfin pu être délivré-e, après avoir été ligoté-e durant 24h. Il y a une grande différence entre s'opposer à une prise de sang et afficher une agressivité.
